Cannabis : la répression-fric une fois de plus. Faut-il légaliser ?

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Une amende pour consommation de cannabis en France : dépénalisation ou légalisation ? Analyse et point de vue sur la nouvelle loi Macron en cours d'étude.


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Sous l’impulsion du programme Macron, la France s’apprête à modifier les lois sur la consommation de cannabis. Problème : la solution choisie. Une fois de plus, nos politiques n’ont qu’une réponse : faire payer, payer et payer encore. Ce que l’on veut nous faire passer pour une amélioration allant dans le bon sens, ressemblerait-elle à une obstination dans l’erreur, doublée d’une taxation supplémentaire ?

Note préalable : Afin de ne pas polluer le propos par des a priori trop faciles, je précise ne pas être fumeur d'aucune substance (ni tabac ni autre) et ne pas recommander la consommation de celles-ci. C'est un principe de liberté qui est discuté et une manière de répondre à l'action politique.

Accès direct : 

Tu ne fumeras point.

Depuis des dizaines d’années, la France y réfléchit. Les experts et les gouvernements se succèdent pour toujours plus de répression, mais toujours plus de consommation, toujours plus de cannabis sur le marché français, toujours plus de cultures de cette « herbe » si convoitée.

On parle de 17 000 000 d’occasionnels, ou qui ont essayé au moins une fois, dont 700 000 consommateurs quotidiens. Les reportages, sur ces quartiers où la loi ne s’appliquerait plus, pleuvent chaque semaine, nous montrant une organisation quasi militaire, avec dispositif de surveillance et contrôle des entrants. On nous donne des chiffres précis comme 10 000 euros de gain par mois pour un dealer par exemple. L’info suggère que cette économie ferait vivre toute la cité.
La dernière trouvaille des médias : la vente à domicile par campagnes de SMS. Il y a quelque temps, on nous expliquait aussi, qu’avec le Dark Web, la « beuh » se commandait en ligne pour livraison par La Poste.

Les bonnes âmes politiques, avant leur arrivée au pouvoir, se laissent aller à la coolitude de rigueur sur le thème « je vous ai compris ». Élus et donc gestionnaires, ils mettent en avant les risques pour justifier plus de répression et enfoncer le clou de la prohibition.

Le cannabis, c’est un peu comme les impôts : pour se faire élire, on chante à tout-va qu’on va les baisser, expliquant que la situation ne peut pas durer. Une fois aux commandes, on les augmente, taxes comprises, argumentant que le déficit de la France est intolérable.
La variante moderne est de diminuer des prélèvements symboliques pour montrer que l’on respecte les engagements de campagnes, prenant soin d’en augmenter d’autres. Le compte, pour le Français moyen, n’y étant pas forcément.

Fumer pue.

Pour le cannabis, on ne sait pas trop quoi lui reprocher puisqu’il s’avère qu’il peut être utilisé pour des applications médicales. Certains médecins s’accordent cependant pour nous expliquer que fumer un joint est plus dangereux que de fumer une cigarette. Il y aurait au moins autant de dégât, sinon plus, que ceux démontrer pour le tabac. Il est vrai que, en principe, un joint est un mélange de tabac et de cannabis. On est donc sûr, en le fumant, d’avoir au moins autant d’inconvénients pour la santé que ceux de la nicotine et des additifs de la fameuse cibiche.

Nos politiques agitent la parade suprême : celle du bon père de famille qui doit protéger sa jeunesse. Quelle famille n’est pas immédiatement en alarme quand une menace est faite sur sa progéniture ? Ils ont, pour beaucoup, fumer des « pétards » dans leur jeunesse. Une fois plus âgés, ils nous expliquent que c’est très préjudiciable pour la santé ; que cela laisserait des cicatrices graves empêchant le bon développement de nos ados. Se prennent-ils pour exemple ? ;)

Aucun argument, à ce jour, ne peut soutenir qu’il est souhaitable d’encourager la consommation de cannabis et dérivés. Nous sommes bien d’accord : hors de question d’en faire une quelconque publicité. Mais, il faut être honnête : la vie est une suite de risques perpétuels et le cannabis n’est pas le pire de ceux-ci. La consommation de sucre ou l’obésité fait bien plus de morts par an. L’addiction est, au moins, du même type.

« Espèce de droguer ! » crie le père alcoolique.

Pas fier de ce titre caricatural et porteur d’un argumentaire un peu facile. Mais il a le mérite de mettre le point sur un paradoxe évident : une comparaison de la perception de deux grands types de « défonces » populaires : l’alcool et le cannabis.

En effet, si l’on argumente sur les conséquences dangereuses de la consommation de l’un ou de l’autre, il semble difficile de prétendre que le second serait le pire. L’alcool est directement dévastateur sur le corps et altère l’équilibre mental de manière radicale et profonde. Quand l’effet du cannabis est généralement associé à un esprit mou, dans une sorte d’état de somnolence et riant pour un rien, l’alcool a bien plus triste réputation, car responsable de comportements violents, agressifs qui met souvent en danger - parfois de mort - l’entourage direct de la personne ivre, en plus de lui-même. L’idée n’est pas de vouloir faire des comparaisons faciles qui supposeraient que l’un serait mieux que l’autre. Il faut  regarder la réalité en face : les journaux ne pullulent pas de faits divers qui relatent une violence extrême directement induite par une consommation excessive de joints.

Attention, toutefois, à ne pas prendre ces exemples pour arguments suprêmes. La violence n’est pas uniquement due ni à l’un, ni à l’autre. Certaines études ont aussi constaté un lien entre comportement violent et consommation régulière de cannabis. Si la marijuana était légalisée et tout aussi accessible que l’alcool, peut-être que notre perception évoluerait, considérant une plus grande visibilité des effets négatifs de cette « drogue douce ».
Toujours est-il que, pour l’instant, la balance pencherait plutôt du côté de l’alcool, plus nocif et dangereux quand il est consommé en excès.

Le fric, c’est chic.

Pourquoi aurions-nous alors plus d’égard vis-à-vis des produits à base d’alcool que pour ceux à base de chanvre, sur la base d’un raisonnement qui dénoncerait les risques pour la santé ou pour la vie sociale ? Une hypothèse souvent avancée est purement mercantile : avant la Première Guerre mondiale, les producteurs d’alcools étaient, généralement, dans pays occidentaux et protégés par leurs gouvernements. Les planteurs de tabacs aussi. Les cultivateurs de cannabis étaient plutôt dans des pays éloignés, orientaux ou tropicaux. L’hypothèse des débuts de la prohibition des drogues ne serait ni plus ni moins qu’un protectionnisme, tant décrié - mais à la mode - ces derniers temps.

Il est à noter que, les gouvernements qui autorisent le cannabis s’appuient sur un argument tout aussi vénal : la vente rapporterait des millions de dollars. La culture moderne de la marijuana peut se faire partout avec d’excellents résultats, tant en qualité qu’en quantité.

En ces heures de course à la croissance, de volonté de réduire les déficits et de chômage excessif, cette nouvelle manne pourrait bien se transformer en or vert, un tant soit peu qu’on s’y mette rapidement, pour se placer parmi les meilleurs pays producteurs. Une longueur de retard risquerait d’en faire, pour la France, un poids supplémentaire sur balance commerciale.

L’amend’délire : taxer l’illégal !

Après la présentation de deux études par des députés LREM, le gouvernement, par la voix de Mr Collomb, ministre de l'Intérieur et chef des polices, fait savoir qu’il choisirait l’option d’une amende forfaitaire, d’environ 150 à 200 euros pour consommation cannabis, tout en gardant l’option des poursuites judiciaires. Dans les faits donc, rien de nouveau sur la répression, sauf que l’état rémunère son action par une nouvelle taxe.

On nous explique par ailleurs que, jusqu’à présent, un consommateur pris en possession de cannabis, ne risquait qu’un rappel à l’ordre, les enquêteurs étant plus focalisés sur la recherche des dealers.
Dorénavant, si cette loi est appliquée, l’état empochera une amende conséquente sur chaque interpellation, se gardant le droit de continuer, comme avant, les investigations nécessaires ou poursuites pénales.

Il s’agit donc bien d’une taxe supplémentaire que l’on veut nous imposer sous prétexte de protection et de soulager le travail de la police. Exactement comme mettre un radar sur la route.

Le retour de l’état proxénète.

Il faut bien poser le problème pour comprendre dans quelle voix la France s’engage. La vente de cannabis est interdite et peut conduire à une peine de prison.
Le consommateur achète ses doses à un dealer dans la plus stricte illégalité. Cultiver de la marijuana tombe aussi sous le coup de la loi.
L’état va donc encaisser une amende sur la consommation ou la détention d’un produit dont la vente est strictement hors-la-loi !!?? Tout comme un proxénète perçoit de l’argent sur la prostitution interdite. Certains rétorqueront que l’état ne collecte pas une taxe, mais condamne à une amende. Nous pouvons entendre la subtilité. Dans les faits cependant, le consommateur va bien payer sa vertu comme, en d’autres temps, on pouvait racheter ses péchés. Je faute, mais je paye, donc tout va bien. Un droit de passage en conséquence. Limite de la corruption institutionnalisée.

Le législateur va vous faire payer son incapacité à faire respecter ses lois. Le système judiciaire va percevoir une taxe sur son incompétence.

Restera à attendre le montant exact qui sera demandé et les modalités d’application de la loi, si elle est promulguée sous la forme présentée par Mr Collomb, si fier de pouvoir fournir à ses troupes des tablettes comme gage de la modernité de sa politique. La consommation, si c’est bien cela qui est jugé, sera le flagrant délit de quelqu’un en train de fumer un joint par exemple ou la simple détention ? Car, après tout, si la consommation est tolérée, quelqu'un peut en transporter pour un autre, sans être consommateur lui-même.
De plus, sur quels éléments objectifs un contrevenant payera son amende pour toute réprimande, alors qu’un autre pourra être poursuivi et condamné à la prison ?

Les parents taxés une fois de plus

Les jeunes consommateurs, cible principale de la répression sous prétexte de vouloir les protégés, ont très rarement, pour ne pas dire jamais, 150 ou 200 euros sur eux. Nous connaissons bien le système des amendes : vous payez tout de suite, vous bénéficiez d’un tarif « préférentiel ». Vous payez plus tard, vous payeriez plus cher. Si vous avez du retard, l’amende s’alourdit considérablement. Dans notre cas, l’amende de base risque donc de devenir rapidement très salée.

Et, finalement, qui paiera ? Votre jeune fille ou jeune homme étudiant ou lycéen, donc sans revenu ? Bien sûr que non. Les parents devront mettre la main à la poche et subir toutes les conséquences d’amendes non payées à temps. Parce que votre enfant, en âge de s’essayer à toutes les transgressions, se fera prendre en train de fumer un pétard avec ces potes, le trou dans votre budget mensuel familial risque d’être cruel et bien amer. Plusieurs centaines d’euros pour un smicard qui a déjà bien du mal à s’en sortir, cela pèse très lourd.

L’état souhaite-t-il mettre les Français les plus faibles en difficulté encore plus grande que le quotidien qu’ils subissent ?
Que se passera-t-il pour les mineurs ? Les parents étant responsables, risqueront-ils aussi de la prison, s’ils ne peuvent ou ne veulent pas payer ces amendes ?

Pensez-vous que ce soit la bonne direction ? Une fois de plus, il semblerait que LREM pose les bonnes questions, mais ne propose pas les bonnes solutions.

La police en mode course au chiffre.

Nous connaissons tous ces chasses à l’infraction qui font tant jaser dans les chaumières quand le ministre de l’Intérieur envoie ses forces de l’ordre à la collecte de contraventions, les agents jugés sur le Chiffre d'Affaire rapporté. On prétend pouvoir soulager le travail de la police avec cette nouvelle loi. Mais il faut suspecter, au contraire, que nos chers gardiens de la paix et autres gendarmes soient mobilisés pour garnir leur tableau de chasse avec cette taxe d’un nouveau genre. Pour l’instant, une patrouille de « flics », croisant un groupe de jeunes entouré de l’odeur caractéristique de quelques « pétards » fumés, se garde bien d’une procédure d’arrestation avec la suite de paperasseries induites. La bonne appréhension de la situation est une mise en garde, un bon rappel à l’ordre, même si nos agents ont bien conscience que ces paroles ont autant d’effet que soulager une vessie dans un Stradivarius.
Avec la nouvelle loi, ils devront sanctionner et seront certainement mobilisés pour des tournées d’un genre nouveau, pas loin de pouvoir être les assimiler à un racket légalisé.
Nul n’est besoin d’être prophète pour comprendre qu’en plus de ce travail supplémentaire, la tension entre les jeunes et la police risque de s’accentuer. Les occasions de dérapages aussi.

Dans l'état, il est à craindre que cette façon d’aborder l’interdiction du cannabis ne prenne pas le bon chemin.

Dépénaliser ou légaliser.

Ce que souhaite le consommateur, c’est qu’il puisse profiter de l’effet du cannabis en toute tranquillité, sans être obligé de se cacher ou d’enfreindre la loi. La prohibition fait du cannabis un défi attractif sur le mode « la chose qu’il faut faire pour prouver qu’on est fort ».

Les experts, qui souhaitent animer le débat, exposent plusieurs possibilités pour en sortir : la dépénalisation, la décriminalisation, la légalisation et la libéralisation. Essayons d’y voir un peu plus clair.

Dépénaliser, c'est sortir la consommation et détention du registre pénal. Cela n’empêcherait pas les amendes et le consommateur resterait un criminel.
Décriminaliser permet qu’une sanction ne soit plus inscrite au casier judiciaire.

À ce stade, finalement, cela ne change pas grand-chose. L’interdiction persiste, mais mieux tolérée. Il y aurait, toutefois, une dose de sourde hypocrisie sur le mode « tu peux, mais quand ça me plaît et si ça me plaît ». Ou encore, « si tu payes et dans les conditions que je définis, tu peux ». Osons un parallèle qui va mettre mal à l’aise tout le monde pour montrer l’absurde de la situation : imaginons que l’on autorise le viol si vous payez une amende et si vous garantissez de mettre une capote !!??

Resterait, par ailleurs, à définir comment serait considérée la culture ou la transformation du cannabis car, pour pouvoir en consommer sous certaines conditions, il faudra bien en produire.

La légalisation est une arme un poil perverse, mais qui va franchement dans le bon sens. Légaliser veut dire rendre légal. Donc autoriser, mais sous le contrôle de la loi. Cela implique une régulation. Dire oui, mais mettre des règles. Ce qui, pour des substances potentiellement dangereuses, comme l’alcool et les cigarettes par ailleurs, tombe sous le sens.

Chacun pourrait produire, vendre ou consommer du cannabis comme il l’entend, quand il le souhaite, mais, toute la chaîne serait réglementée. La qualité de celui-ci serait contrôlée. Les consommateurs seraient sûrs - sous réserve d’erreur industrielle - de consommer un produit « propre ». La vente serait libre, sous réserve d’une autorisation et de ne vendre que des produits légaux à des personnes autorisées. Comme pour l’alcool, la vente serait interdite aux mineurs.

Un vrai concept gagnant-gagnant puisque :

  • Un coup d’arrêt net à toute vente illégale. Les dealers de cannabis perdent leur job. Fini les cités interdites (à cause de la vente de ce type de produit) et la criminalité conséquente. Le consommateur ira en chercher dans son coffee shop, au bureau de tabac ou s’en fera peut-être même livrer à domicile en commandant une pizza. Dans tous les cas, dans un environnement sécurisé et sûr.
  • L’état percevrait de vraies taxes (TVA, etc.) comme sur tout produit. Il percevrait des impôts sur le revenu ou les bénéfices, les loyers … les employés cotiseraient, etc. Les taxes devraient toutefois rester raisonnables pour éviter un marché noir causé par les produits trop cher en vente libre. Il est évident que, comme pour le tabac, si le coût des taxes portent le prix d’une dose à 100 Euros par exemple, alors qu’un dealer peut vous en procurer pour 20, rien ne sera résolu.
  • Les produits seront plus sûrs pour les consommateurs.
  • Il n’y aurait plus d’effet transgressif à la consommation. Sauf peut-être pour les mineurs, de l’ordre de celui qu’ils peuvent avoir pour la vente d’alcool.

La libéralisation serait le stade ultime dans le meilleur des mondes : tout le monde fait ce qu’il veut. Mais nous ne vivons pas dans le meilleur des mondes. Tout un chacun n’est pas animé par les meilleures intentions. Nous sommes face à des substances qui désorganisent la construction mentale durant un temps donné. Il semble préférable de réglementer pour éviter des complications.

Les réticences à la légalisation.

La vulgarisation.

Les objecteurs contre la légalisation mettent en avant une dégradation de la société et un risque de vulgarisation qui pourrait mettre en danger les jeunes, qui considéreraient que c’est « normal », comme avoir internet ou une télévision à la maison.
L’alcool ou la cigarette sont aussi légalisés. Cela ne confère pas à ces produits un usage « normal ». Tous les jeunes ne fument pas de tabac ou ne consomment pas de l’alcool de manière abusive. Beaucoup n’y éprouvent aucun plaisir et s’en passent sans problème, voir les repoussent.

Bien entendu, des extrémistes pensent que le tabac et les boissons alcooliques doivent aussi être prohibés. Nous en connaissons les résultats et effets. La prohibition de l’alcool aux USA fait encore date et référence dans le genre.

Déplacer le problème sur les drogues dures.

Les dealers et la transgression se porteront sur de nouveaux produits, plus nocifs, comme les drogues dures. Oui, il y a un risque, mais faible, pour une minorité qui ne devrait pas être supérieure à celle qui consomme déjà ce type de produit. Pour en arriver aux drogues dures, les addictologues le disent, il faut un état d’esprit particulier, un parcours de vie singulier. Un peu comme pour un alcoolique, la démarche s’apparente à un comportement maladif, qu’il est préférable de plaindre et d'aider plutôt que de condamner. 

Beaucoup consomment de l’alcool. Très peu, en proportion, deviennent de véritables alcooliques profonds. 

Dans l’hexagone, l’alcool est la cause de 50 000 décès environ, accident de la route compris. C’est beaucoup, c’est toujours trop, mais, si l’on compte 50 millions d’adultes, cela ne représente que 0,1 % de la population majeure.

Il est d’ailleurs fort probable que, même en cas de prohibition de l’alcool, ces personnes trouveraient des moyens de pallier à leur état de souffrance. Nous pouvons en conclure que, si les « drogues douces » sont légalisées, cette proportion ne changera pas. De là à penser que certain de ces alcooliques migreront vers la consommation de drogues douces moins nocives ? À étudier.

L’entraînement « drogues douces » vers « drogues dures ».

Un autre phénomène souvent évoqué est la possibilité d’entraînement. Les « drogues douces » conduiraient aux « drogues dures ». Qui fument du cannabis, s’injectera de l’héroïne, pensent-ils. Revenons au paragraphe précédent : ce phénomène d’entraînement est peu probable, sauf pour des personnes déjà prédisposées. Là encore, beaucoup de gens essayent, mais très peu deviennent des consommateurs compulsifs. Nous pouvons faire confiance à l’esprit de responsabilité de chacun. L’Homme recherche un bon travail, de correctement gagner sa vie, de trouver la ou le conjoint qu’elle ou il souhaite pour, peut-être, fonder une famille… Bref, des aspirations bien communes et très éloignées de l’envie de s’autodétruire avec des substances mortelles. La mort est une réalité, pas un but.

Préserver les jeunes.

Le jeunisme a toujours bonne presse dans la série « les arguments pour les nuls ». Comme l’anti-sexisme, on est sûr - ou on en a l’impression - d’être du bon côté de la force. Celui de la bonne conscience. L’intouchable. Si par malheur, quelqu’un ose une variante ou objecter un doute, il est certain de se prendre une avalanche de pointages-du-doigt qui n’aurait aucun mal à le placer sur un bûcher pour sorcellerie, sans plus de procès.

Il serait donc convenu d’admettre l’évidence incontestable sous la forme d’un vade retro satana. Éloignez nos jeunes de la tentation satanique. Le cannabis ne doit pas être en vente libre pour que nos grands ados ne puissent pas avoir accès à ce démon. Il faut constater, avec humour, que la pornographie est aussi interdite pour les mineurs et que donc, ils n’y ont jamais accès… :). Eh oui, 17 000 000 de Français ont au moins essayé une fois. Et en grande majorité, en pleine adolescence ou au début de leur vie d’adulte. Un Français sur deux, ou presque. Ceci tend à prouver l’incroyable efficacité de la prohibition (hic). Comme pour la pornographie, je pense qu’au contraire, à vouloir la cacher, on la rend attractive, captivante. Le mystère interpelle. On a tous envie d’ouvrir la porte fermée. À cet âge en plus, braver l’interdit est le moyen de trouver des limites autant que de se mettre en valeur vis-à-vis de ces camarades.
Dédramatiser rendra le produit moins intéressant.

Rêvons d’un état libre et ouvert.

Chaque année la liste des états qui dépénalisent ou légalisent augmente. Il y a une vingtaine d’années, les Pays-Bas passaient pour des avant-gardistes qui seront remis dans le droit chemin rapidement. Aujourd’hui, la France fait figure de bête noire dans le groupe des pays l’Europe de l’Ouest. Tous font le même constat : la prohibition a montré ses limites et son inefficacité. Même en Russie la consommation est tolérée. Les états de Trump, aux USA, tombent les uns après les autres. Le Canada va légaliser au 1er juillet 2018… Bref, la France, si fière de sa révolution ou de son esprit des lumières, va finir par être le dernier village gaulois qui résiste au vilain. Attendrons-nous, une fois de plus, d’être obligé de voter une loi légalisant ou dépénalisant le cannabis imposée par la Communauté européenne ?

Je rêve d’un état brillant, novateur, ouvert, éclairé… qui libère les énergies pour éviter de se concentrer dans d’inutiles combats ruineux. Un état dans lequel des citoyens ne seraient pas opposés aux autres au point de vouloir les réprimer. La bonne politique ne peut pas se satisfaire de faire des lois répressives et de répondre aux difficultés par des taxes. L’État n’a pas à diriger la vie de sa population. Il devrait faire en sorte que chacun puisse vivre comme il l’entend dans les meilleures conditions possible. La démocratie ne peut pas être la possibilité à une caste, même élue, d’imposer ses convictions aux autres qui, immanquablement, vont se radicaliser contre cette autorité abusive. Légaliser doit devenir une forme d’intégration, d’inclusivité, de respect des valeurs de chacun perçues comme une chance pour tous.

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